Prendre sa place et arrêter de se sentir coupable

Publié le

10 août 2025

par Mathilde Carrée

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Quand la peur de déranger nous tenaille

Craindre de ne pas en faire assez, de ne pas faire assez bien, ou de trop en faire, craindre de dire quelque chose de maladroit, de ne pas avoir la bonne attitude, de ne pas être habillé comme il faut… La peur de déranger / de décevoir / de déplaire est à la racine de toutes ces craintes, qui sont la conséquence d’une mésestime de soi.

Les peurs citées ci-dessus, parlent aussi de notre culpabilité à être nous-même. Comme si le fait de se donner le droit de se montrer face aux autres tel que l’on est était forcément décevant ou dérangeant pour eux, et qu’il fallait à tout prix faire un effort pour leur éviter d’avoir à nous accepter comme nous sommes, ni plus ni moins. En fait, l’angoisse que certaines personnes éprouvent lorsqu’elles se laissent aller à interagir spontanément, sans chercher à compenser quoi que soit, les informe qu’elles ne se perçoivent pas comme des personnes suffisantes. Cette angoisse, plus ou moins refoulée, est épuisante pour le mental comme pour l’organisme, car pour éviter de ressentir du stress, une gêne et de la culpabilité, il est tentant de se refréner à dire ce que l'on pense, de s’interdire certains élans naturels ou encore d'accepter de faire quelque chose à contre cœur. Des attitudes souvent réflexes, impulsées par le souci d’être et d’agir en étant conforme aux souhaits des autres, dans l’espoir de leur épargner de la frustration et de se sentir légitime dans l’attention qu’ils nous octroient.

La culpabilité qui s'enclenche quand l’on réalise que notre façon d’être n’est pas satisfaisante pour autrui, se nourrit de la croyance que l'on est inférieur, insuffisant ou mauvais. Une perception fausse évidemment, mais cela n’est pas nécessairement évident pour les personnes qui se ressentent ainsi car lorsqu’elles étaient enfants, elles ont manqué de temps de partage avec des adultes, d'attentions, ou de compréhension. Quand il y a un manque, les enfants croient toujours qu’ils sont le problème et cette croyance ne se dissipe pas facilement même à l’âge adulte. L’idée que l’on se fait de soi correspond à ce que l’on a reçu durant les premières années de la vie et de comment on l’a reçu.

Culpabiliser, jusqu’à un certain point seulement

On entend couramment dire qu’il ne sert à rien de culpabiliser. Les proches croient bien faire en nous disant cela sans se rendre compte que certaines culpabilités sont tout à fait saines et même parfois utiles. Si l’on pense que les autres savent mieux que nous ce que nous sommes censés ressentir, alors on se met à culpabiliser de culpabiliser dans l’idée pourtant incongrue qu’il serait normal de ne jamais avoir à se questionner sur nos comportements. Ils n’y a pourtant aucune force de caractère ni aucune noblesse à ne jamais remettre en doute nos agissements. C’est bien sûr le contraire qui est vrai : la grandeur d’âme réside dans l’acte courageux qui consiste à se demander si nos comportements sont avisés, il y a en cette intention une marque de respect à l’égard d’autrui et un désir sain de chercher à s’améliorer. La culpabilité ponctuelle est normale. D’ailleurs, les gens qui font vraiment du mal (psychopathes) ne culpabilisent pas, ils ne s’encombrent pas avec les scrupules. 

Cela dit, lorsque l’on culpabilise inlassablement à la moindre occasion, et que le mental ressasse en vain des pensées d’auto-jugement, dans l’espoir d’arriver enfin à comprendre ce qui cloche en nous, c’est que l’on se traîne une blessure infantile traumatisante, non guérie présentement. Lorsque la relation d’attachement avec le parent référent a été incohérente, instable, pauvre ou inappropriée, il en résulte un traumatisme pour le petit enfant qui se met à croire qu’il n’est pas comme il faut ou qu’il lui manque quelque chose. Les conséquences inhérentes à ce traumatisme ne pourront se résorber qu’en prenant pleinement conscience de sa propre valeur.  

Les gens sensibles culpabilisent plus que les autres

Le sentiment de culpabilité persistant est en fait une alerte, qui tente de nous indiquer qu’il est temps de nous accepter avec amour. Contrairement à ce que l’on serait tenté de croire, le doute intérieur continu ne dit pas que nous avons mal agi. Au contraire, il est là pour nous rappeler que nous ne nous sommes pas suffisamment exercés à prendre soin de nous. Cependant, comme nous avons développé un esprit d’auto critique trop sévère, nous continuons d'entretenir une fausse croyance sur nous-même qui nous pousse à croire que si nous voulons être aimé, nous devons compenser en donnant plus que les autres. 

Prendre sa place, cela consiste à se donner le droit de refuser d’en faire des tonnes, c’est aussi renoncer à rentrer dans un moule qui ne nous convient pas ou encore rejeter le rôle de coupable que l’on veut nous faire adopter. De plus, nous pouvons nous interroger sur la culpabilité et les doutes ressentis ce qui nous aidera à mieux faire la part des choses entre ce que l’on fait par conviction et ce que l’on fait pour se montrer agréable à autrui.  Pour autant, et bien que ce soit une bonne chose de ne pas perdre de vue que la culpabilité est une émotion normale, il est également nécessaire de se rappeler que dans le cas où la culpabilité est persistante, non seulement, elle ne nous apporte plus aucune plus-value, elle nous perd en nous faisant croire que nous méritons la façon dont on est (mal)traité. Dans ce cas, elle ne remplit plus sa fonction véritable qui consiste à nous empêcher de faire n’importe quoi, sans conscience, sans moralité ni discernement.

Culpabiliser de temps à autre signifie que l’on est capable de faire preuve de compassion et que l’on garde la connexion avec nos valeurs personnelles. Par contre, quand cette culpabilité ne se met plus en sourdine, ou quand l’on se sur-adapte aux désirs des autres pour faire taire une culpabilité, c’est que l’on ne parvient pas à intégrer que l’on est quelqu'un de bien parce que l’on a beaucoup plus conscience de ses défauts que de ses qualités/atouts/dons/valeurs humaines. Alors on s’auto persuade que le respect des autres, l’attention, la considération et autres attitudes bienveillantes, ne peuvent s'acquérir que par le mérite et le renoncement à soi-même. Lorsque nous doutons de nous-même, nous croyons que nous ne pouvons obtenir de l’amour qu'à partir du moment où l’on s’en montre extrêmement digne, bien souvent au prix de sacrifices assez coûteux.

Responsable n’est pas coupable

Il me semble opportun d’insister sur le fait que le sentiment de culpabilité, lorsqu’il est chronique, survient parce qu'il y a eu un traumatisme, de la négligence ou un manque d’attentions aux émotions et aux besoins de l’enfant que l’on a été.  En fait, d’interaction en interaction, la personne en proie à son sentiment de culpabilité, fini par perdre de vue que son intention de départ était bienveillante. Pourtant, à lui seul, ce critère devrait suffire à bannir tout sentiment de culpabilité, y compris lorsque l’on a déçu, dérangé ou blessé quelqu'un. L’empathie suffit, la culpabilité, en revanche, est de trop. Si l’on en vient à culpabiliser alors que l’on voulait simplement partager notre vérité intérieure, ce n'est pas seulement parce que l'autre personne nous culpabilise, c'est aussi parce que cela touche à notre réservoir d’estime de nous-même. Sans doute parce que nous avons souvent attiré de la déception, de la trahison, des humiliations, du rejet, des injustices, du jugement… Ce qui a abouti à nous habituer à penser que nous sommes forcément à l’origine de la réaction des autres. Notre mental nous trompe lui aussi, en nous amenant à croire que si nous récoltons ces attitudes, c’est qu'en toute logique, nous avons forcément fait une erreur. Nous nous mettons à penser que “nous récoltons ce que nous avons semé”. Comme il est difficile, n’est-ce pas, de faire la juste part des choses, en étant mentalement imprégné de ces petites expressions populaires qui, mine de rien, imprègnent nos subconscients à l’encre indélébile. Non ce n’est pas vrai, nous ne récoltons pas toujours ce que nous semons. Nous récoltons surtout ce que nous croyons être vrai : “Si je crois que je ne suis pas à la hauteur, si je me vois comme une personne inintéressante, il y a effectivement de fortes chances pour j'attire vers moi des personnes qui me traitent comme si je ne les méritais pas.”

Dire ce que l’on pense et ressent, ce n’est pas déranger, c’est faire preuve de transparence

Aucune discussion dans laquelle nous livrons nos émotions ne devrait provoquer des conflits ou des réflexions culpabilisantes. Nous devrions pouvoir nous sentir libres de communiquer nos points de vue et pouvoir faire part de nos impressions sans être rudoyés et sans risque de fâcherie. L’incapacité à prendre en compte des avis et des ressentis divergents est un sérieux handicap dans les relations humaines. C’est d'ailleurs presque toujours la personne la plus empathe des deux qui se met, de façon quasi systématique, à la portée de son interlocuteur, étant davantage perméable aux émotions ambiantes et soucieuse du bien-être des autres. On peut comprendre qu’il est tentant, pour l’autre personne de s'engouffrer dans la brèche qui lui est offerte. 

Ceci dit, notons que les personnes avec un narcissisme destructeur (c’est le cas lorsque le narcissisme est à son comble), sont extrêmement mal à l’aise face à toute forme de contradiction et d’opposition, qu’elles identifient comme un outrage à l’égard d’elles-mêmes. Elles ont viscéralement besoin de contrôler leurs interlocuteurs, cela les sécurise car par-dessus tout, ce qu’elles craignent, c’est de perdre leur crédibilité rudement acquise en jouant le rôle de la personne irréprochable. Leur principale stratégie d’adaptation consiste souvent à s'offusquer, à faire de l’ironie ou encore à faire des petites remarques qui semblent anodines mais qui ne le sont pas. C’est pourquoi, nous pouvons facilement ressentir de la culpabilité dans une dynamique relationnelle lorsque nous avons à faire à ce profil de personne. Si notre estime de soi est faible, la culpabilité s'enclenche illico. 

Ce n’est pas en s’améliorant que l’on se débarrasse d’un sentiment de culpabilité persistant

S’affliger la torture mentale qui consiste à être dans l’illusion que si nous avions fait mieux, les choses se seraient passées autrement, c’est croire qu’il est possible de faire changer les autres en nous améliorant nous-même. Or, s’il est vrai que s’améliorer, peut être une source d’inspiration pour les autres, il est tout aussi vrai que les personnes au tempérament contrôlant et narcissique ne s’améliorent pas sous prétexte que l’on est devenu meilleurs. Ceci pour la simple raison qu'elles n’aspirent aucunement à se remettre en question. Elles préfèrent faire semblant d’être parfaites plutôt que de chercher à le devenir vraiment. De plus, elles vont utiliser le mécanisme de projection qui consiste à projeter ce qu’elles ne veulent pas voir en elles sur les personnes les plus réceptives, à savoir, les personnes qui aspirent à revisiter leurs façons d’être dans l'espoir secret d’être enfin approuvées.

Notre générosité et notre bienveillance ne devraient jamais se donner au détriment de notre authenticité, avec le goût amer qui en résulte. Car c’est bien de cela qu’il s’agit, lorsqu’une personne se sur-adapte en faisant passer les besoins d’autrui, quasi systématiquement avant les siens : “Si j’accepte d’aller dans ce club échangiste, j’aurai l’air moins coincée aux yeux de mon mari et peut-être qu’il acceptera de passer davantage de temps avec moi.” Si vous vous reconnaissez dans cette logique-là, dites-vous que votre mission de vie n’est pas de satisfaire les autres en sacrifiant vos principes. Mais sans doute, est-ce, ce que l’on vous a toujours plus ou moins fait croire depuis que vous êtes né(e). Le monde autour de vous, n’a eu de cesse de vous enseigner l’amour sacrificiel tout en vous demandant de relativiser l'égoïsme des autres.

Votre mission consiste, en réalité, simplement à vous montrer au monde tel que vous êtes, dans le respect de vous-même, et aussi des autres, mais pas plus les autres que vous. Et si ce que vous êtes, dérange quelqu'un, si vos limites ne sont pas respectées, rappelez-vous que vous n’avez pas à vous sentir obligé de compenser en prenant en charge l’inconfort émotionnel de l’autre personne : “Si tu te sens agacée par le fait que ta meilleure amie aime discuter avec moi, ce n’est pas mon problème. Je me sens libre d’être apprécié par elle, même si cela te fait ressentir une jalousie mal placée. Cependant, le respect que je t’accorde m’incite à veiller à ne pas encourager des comportements de séduction”.

S’exercer à prendre conscience de ce qu’il se passe pour sortir de la culpabilité réflexe

Les tentatives de culpabilisation peuvent être directes et très explicites mais généralement, elles sont plutôt silencieuses et insidieuses, cachées derrière des silences ou des petites phrases du style : 

”Si tu refuses, je ne sais pas comment je vais pouvoir m’en sortir.”

“Cela me ferait tellement plaisir si tu acceptais !”

“Je m’en doutais, mais j'espérais que toi, au moins, tu me comprennes.”

Si vous vous reconnaissez dans l’habitude de porter sur vos épaules le poids de ce qui appartient à l’autre personne, dans le but d’être davantage considéré, accepté ou approuvé, alors dans ce cas, votre travail personnel consiste, en premier lieu, à développer de la conscience. Prendre conscience qu’il est nécessaire que vous vous accordiez le droit de décevoir sans vous en vouloir. Entraînez-vous à normaliser ce besoin que vous avez trop longtemps sous-estimé. Besoin également de rendre à César ce qui appartient à César : frustration, déception, volonté de contrôle, paresse, orgueil… Rassurez-vous, lorsque vous dites non à César, 9,9 fois sur 10, celui-ci est tout à fait capable de s'en remettre. Et s’il tente de vous faire croire que les limites que vous posez sont incongrues, dites-vous qu’il ne fait qu’utiliser, de façon instinctive, votre tendance à la dévalorisation de soi, qui elle-même déclenche votre culpabilité. Votre interlocuteur n’aura plus de prise sur vos émotions à partir du jour où vous saurez que vous n’avez rien à faire de spécial pour obtenir le droit au respect car il s’agit d’un droit naturel. Vous serez ensuite en mesure de négocier des compromis qui tiennent compte des besoins de chacun.

Le premier pas pour prendre sa place sans culpabiliser et regagner sa liberté d’être

A force de se modeler sur les besoins des autres par peur des représailles, on devient peut-être indispensable à leurs yeux, mais on ne se sent pas libre. Être indispensable, ce n’est pas être aimé, c’est être utile. Il n’est bon pour personne de n’exister qu’à travers les validations extérieures. Certaines personnes pensent qu’elles s'épanouissent en répondant inlassablement aux attentes des autres tout en négligeant leurs propres besoins. En général, elles n’ont pas conscience de se négliger car elles ressentent une satisfaction sincère à prendre soin des autres. Il n’y a aucun problème à prendre soin des autres. Le hic réside dans le fait que, si elles ne le faisaient pas, elles éprouveraient le sentiment de ne pas mériter pleinement leur place. Personne ne devrait avoir à s’oublier pour mériter une place auprès de ses proches. Toute personne confrontée durablement à l’ingratitude subit de la violence psychologique. Avant même d’agir pour ne plus laisser faire, je pense qu’il est primordial de faire un chemin vers l’acceptation et l’amour de soi afin que déjà, le message implicite qui émane de soi, puisse véhiculer vers l'extérieur, une tout autre énergie qui dirait par exemple : “Je sais que je suis quelqu'un qui compte et quelqu'un de respectable en dépit de mes imperfections et des erreurs passées”. Il y a ensuite un déconditionnement mental à initier pour changer les croyances qui sont à l’origine du blocage. 

Des élixirs pour initier le changement tout en douceur

Si vous avez envie que les choses changent et que vous aspirez à prendre votre place autrement que par une attitude de résignation ou de suradaptation, se trouvent également à votre disposition, des élixirs qui regorgent d’informations harmonisantes, propices à l’évolution et au changement. En effet, les élixirs sont des imprégnations quantiques, qui, par le biais d’essences florales, minérales ou autres, suppriment les causes de nos troubles psychiques. Ainsi, les personnes désireuses d’améliorer leurs conditions, ont le choix parmi une large gamme d’essences. Celles-ci sont d'autant plus efficaces lorsqu'elles sont prises dans une démarche de travail sur soi introspective. Dans tous les cas, il est possible d’obtenir des résultats probants dès lors que les élixirs sont choisis avec pertinence. 

En lien avec notre thématique, je vous propose 3 élixirs bénéfiques pour les personnes qui souhaitent prendre pleinement leur place. 

  • Elixir de Centaury (catégorie fleurs de Bach) : Convient à ceux qui ont un grand besoin de reconnaissance et qui ne savent pas se délimiter vis-à-vis de la volonté d’autrui et qui ont, par conséquent, du mal à dire “non”.

  • Elixir de Bronzite (catégorie élixirs minéraux) : Il aide à retrouver la confiance en soi quand on se laisse envahir par les autres. Il sera plus facile de définir son territoire et de poser des limites quand on se sent fragile.

  • Elixir de Gnou (catégorie des élixirs d’animaux d’Afrique) : Apportant force et résistance, l’essence de Gnou est parfaite pour aider à s’imposer. Il nous donne le courage de nos opinions avec une volonté claire. Nous savons ce que nous voulons, pouvons l’articuler et apprenons ainsi à nous imposer avec douceur. Il nous aide à reconnaître nos limites, il nous protège et nous apprend à délimiter et à défendre notre liberté d’action. Les élixirs d’animaux sont créés dans le plus grand respect de l’animal.

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